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Qui a écrit Luc/Actes ?

Dernière mise à jour : 5 janv.




L’évangile de Luc et des Actes des Apôtres sont dans les cercles universitaires modernes considérés comme étant anonymes. Mais d’autres universitaires ont un tout autre avis et pensent que l’auteur de Luc/Actes et bien le dénommé « Luc » compagnon de l'apôtre Paul mentionné en Philémon 24, Colossiens 4.14 et 2 Timothée 4.11. Et c'est ce que je vais m’efforcer de démontrer dans les prochaines lignes.


La tradition manuscrite et l'évangile de Luc.


Un point qui revient concerne les titres dans les manuscrits qui sont généralement considérés comme étant des ajouts tardifs chez les spécialistes du Nouveau Testament [1]. Mais pourtant comme la démontré le dr Simon Gathercole, tous les plus anciens manuscrits possèdent des titres. Bien qu’il sont placés à des endroits différends selon les manuscrits et qu'ils sont formulés de différentes manière (selon Luc, évangile selon Luc) tous attachent le troisième évangile à un « Luc ». Voici les résultats de l’étude du dr Gathercole [2].

Pour les manuscrits grecs de l'évangile de Luc nous avons :

  • Papyrus 75 du troisième/milieu quatrième siècle « Évangile selon Luc »

  • Codex Sinaiticus du quatrième siècle « Selon Luc »

  • Codex Vaticanus du quatrième siècle « Selon Luc »

  • Codex Washingtonianus du quatrième/sixième siècle « Évangile selon Luc »

  • Codex Alexandrinus du cinquième siècle « Évangile selon Luc »

  • Codex Ephraemi du cinquième siècle « Évangile selon Luc »

  • Codex de Bezae du cinquième siècle « Évangile selon Luc »

Pour les latins :

  • Codex Vercellensis du quatrième siècle « Selon Luc »

  • Codex Veronensis du cinquième siècle « Selon « Luc »

  • Codex Palatinus du milieu du quatrième siècle « Selon Luc »

  • Codex Corbeiensis II du milieu du cinquième siècle « Évangile selon Luc »

  • Codex Vindobonensis du milieu du sixième siècle « Selon Luc »

  • Codex Curiensis du milieu du cinquième siècle « Selon Luc «

  • Codex Sangallensis 1395 du milieu du cinquième siècle « Selon Luc »

  • Manuscrit latin "N" du cinquième siècle « Selon Luc »

Pour les syriaques :

  • Codex Sinaiticus Syriacus du quatrième/cinquième siècle « Évangile de Luc »

  • Syriaque 296 du milieu/fin cinquième siècle « Selon Luc »

Pour les coptes :

  • Papyrus Palau Ribes du cinquième siècle « Évangile selon Luc »


Il n’existe donc pas de manuscrits anonymes du troisième évangile contrairement à ce que l’on peu sous entendre lorsque l’on entend que les titres des évangiles sont des ajouts tardifs. Sur ce dernier point le professeur Brant Pitre nous dit « le premier et peut-être le plus grand problème de la théorie des Évangiles anonymes est le suivant : aucune copie anonyme de Matthieu, Marc, Luc ou Jean n'a jamais été trouvée. Pour autant que nous le sachions, elles n'ont jamais existé. Au contraire, comme l'a démontré le spécialiste du Nouveau Testament Simon Gathercole, les manuscrits anciens sont unanimes à attribuer ces livres aux apôtres et à leurs compagnons. » et il nous dit plus loin « non seulement les plus anciens et les meilleurs manuscrits, mais tous les manuscrits anciens - sans exception, dans toutes les langues - attribuent les quatre évangiles à Matthieu, Marc, Luc et Jean » [3]. Si l’évangile de Luc a circulé anonymement à son origine nous nous attendrions à retrouver des copies anonymes et des copies portant un autre nom mais aucune de ces copies n’a été retrouvées et jusqu’à preuve du contraire elles ne sont qu’une théorie ne possédant aucun support matériel. Si nous appliquons aux titres des évangiles dans les manuscrits le même raisonnement qu’applique les textualistes à l'ensemble des manuscrits (à savoir que pour qu'une lecture soit considérée comme "originale", elle doit normalement se trouver dans les meilleurs manuscrits et les meilleurs groupes de manuscrits comme le dit Bart Ehrman [4]) alors nous avons de bonnes raisons de penser que les titres ne sont pas des ajouts. D'ailleurs Ehrman n’applique pas ce raisonnement lorsqu’il s’agit des titres des évangiles car d’après lui les différentes formes des titres « Évangile selon » ou « selon » prouve que les titres ont été ajoutés. Mais comme le remarque Brant Pitre les titres ont probablement été abrégés et les noms (Matthieu, Marc, Luc et Jean) sont systématiquement présent et ils doivent être considérés comme authentiques d’un point de vu textuelle [5]. Ehrman avance encore d’autres arguments, par exemple selon lui un auteur ne ce serait pas mentionné à la troisième personne dans un titre et les père apostolique n’utilisent jamais les nom « Matthieu, Marc, Luc et Jean » ce qui n’est pas logique si l’on par du principe qu’ils connaissaient des évangiles possédants des titres.

Encore une fois les objections de Bart Ehrman posent plusieurs problèmes. Premièrement de nombreux auteurs ce mentionne à la troisième personne dans leurs ouvrages. Thucydide le fait dès le proprologue de la guerre du Péloponnèse :

Flavius Joèphe par exemple se mentionne à plusieurs reprises à la 3ème personne, par ex :


Jules César aussi se mentionne à la 3ème personne dans son ouvrage "la guerre civile" :

Diodore de Sicile aussi :




Ensuite pour le fait que les Pères apostoliques ne cite pas les noms des auteurs des évangiles nous devons là aussi apporter un contre argument. Par exemple Clément de Rome fait plusieurs allusions à des passages des évangiles sans jamais citer le nom des auteurs des évangiles mais il ne cite pas non plus constament l'auteur lorsque qu'il fait des allusions à des lettres dont l'auteur est connu comme les lettres pauliniennes qui commencent toutes par un verset mentionnant le nom de St Paul. Clément cite le nom "Paul" en 1 Clm 47.1-2 mais ne cite aucun nom d'auteur pour les parallèles suivant 1Clément 2.7 - Tite 3.1 ; 33.1 - Tite 3.1 ; 35.6 - Rm 1.29-32 ; 49.5 - 2 Pierre 4.8.

Le même argument peut être avancé pour Ignace d'Antioche & Polycarpe qui ne cite pas le nom "Paul" : Ignace aux Éphésiens 1.1 - Éphésiens 5.1 ; 10.1 - 1 Thessaloniciens 5.17 ; 16.1 - 1 Corinthiens 6.9-10 ; 18.1 - 1 Corinthiens 1.20 ; Ignace aux Trailliens 1.2 - Éphésiens 5.1 ; 5.1 - 1 Corinthiens 3.1 ; 10.1 - 1 Corinthiens 15.15 ; Ignace aux Romains 2.2-3 - Philippiens 2.16-17 ; 5.1 - 1 Corinthiens 4.4 ; Ignace aux Philadelphiens 3.3 - 1 Corinthiens 6.9-10 ; 7.2 - 1 Corinthiens 3.16 & 11.1 ; Ignace à Polycarpe 1.3 - 1 Corinthiens 1.9 & Romains 5.20 ; 3.1 -1 Timothée 1.3.

Polycarpe dans sa seconde lettre aux Philippiens cite des versets des épitres de St Paul et St Pierre sans jamais mentionner de noms : 1.2 - Philippiens 1.5 ; 1.3 - 1 Pierre 1.8 & Éphésiens 2.5-8 ; 2.1 - 1 Pierre 1.13 ; 2.2 - 2 Corinthiens 4.14 & 1 Pierre 3.9 ; 4.1 - 1 Timothée 6.7 ; 5.1 - Galates 6.7 ; 5.2 - 2 Timothée 2.12 ; 5.3 - 1 Pierre 2.11 & 1 Corinthiens 6.9-10 ; 6.2 - Romains 14.10-12 ; 7.2 - 1 Pierre 4.7 ; 8.1 - 1 Pierre 2.22 ; 9.2 - Galates 2.2 ; 11.2 1 Corinthiens 6.2.


Nous ne pouvons donc pas utiliser cet argument contre les titres des évangiles à partir du moment où ces mêmes Pères apostoliques cite des versets sans nommer les auteurs. Certains disent que St Luc aurait dû se nommer directement dans son récit pour se présenter mais cet argument ne tient pas lorsque l'on compare St Luc avec d'autres auteurs de l'antiquité. Bien que certains auteurs se nommaient dans leurs récits d'autres ne l'on pas fait. Par exemple le biographe Plutarque ne se nomme pas lorsqu'il écrit ses "vie parallèles ( récits de vies d'hommes illustres du monde gréco-romain)", Philon ne se mentionne pas dans ses vie d'Abraham et Lucien de Samosate ne se mentionne pas dans sa biographie consacrée à Démonax et pourtant il a connu personnellement Démonax [6].


C'est ici que la tradition de l'église intervient car c'est avec la tradition que nous pouvons avoir une idée plus précise sur l'auteur de Luc/Actes. C'est d'ailleurs la tradition de l'église qu'a mis en avant St Augustin pour connaitre les auteurs des évangiles :




L’identification du troisième évangile dans la tradition de l’église.


La tradition à dès le deuxième siècle identifiée le troisième évangile avec le médecin mentionné en Colossiens 4.14 « Luc, le médecin bien-aimé, vous salue, ainsi que Démas. »

Nous retrouvons cette identification chez :

  • Irénée de Lyon vers 180 ap J.C : De son côté, Luc, le compagnon de Paul, consigna en un livre l'Evangile que prêchait celui-ci. Puis Jean, le disciple du Seigneur, celui-là même qui avait reposé sur sa poitrine, publia lui aussi l'Evangile, tandis qu'il séjournait à Ephèse, en Asie. [7]

  • Dans le prologue anti marcioniste vers 180/200 ap J.C : En effet, Luc était un Syrien d'Antioche, médecin de profession, disciple des apôtres [...] Par conséquent, bien que des évangiles aient déjà été écrits, par Matthieu en Judée et par Marc en Italie. Mais poussé par l'Esprit Saint il (Luc) a écrit cet évangile dans les parties de l’Achaïe. [8]

  • Dans le fragment de Muratori vers 180/200ap J.C : Troisième livre de l’Evangile, selon Luc. Luc, ce médecin, après l’ascension du Christ, alors que Paul l’avait pris auprès de lui en tant qu’expert en droit, en son nom pense-t-on, écrivit. Il n’avait pourtant pas vu lui-même le Seigneur dans la chair. [9]

  • Clément d'Alexandrie vers 200-220 ap J.C : Il ne nous reste donc, pour nous faire comprendre le Dieu inconnu, que sa grâce et son Verbe, ainsi que Luc nous le montre dans les Actes des Apôtres, quand il met ces mots dans la bouche de Paul : « Athéniens, il me « semble qu'en toutes choses vous êtes très-religieux. Car, en passant et en voyant les statues de vos Dieux, j'ai trouvé même un autel où il est écrit : AU DIEU INCONNU. Ce Dieu donc, que vous adorez sans le connaitre, est celui que je vous annonce. » [10]



Tous ces témoignages sont unanimes pour attribuer le 3ème évangile à St Luc. Irénée est le 1er à rapporter cette attribution et comme il le dit les évangile sont "ce qu'on transmis les apôtres [11]" sous-entendant que les évangiles ont été transmis depuis le début à et par l'église (notons qu'Irénée a connu Polycarpe qui lui avait connu l'apôtre Jean). Clément d'Alexandrie lui aussi a fait un commentaire similaire lorsqu'il parle des évangiles qui "nous on été transmis [12]" soulignant là encore l'antériorité de la tradition. L'antériorité de la tradition qu'ils possèdent et d'ailleurs renforcée par le fait qu'ils écrivent depuis des lieux éloignés. Par exemple Irénée écrit depuis la Gaule, Clément depuis Alexandrie et fragment de Muratori lui vient de Rome. Si ces trois témoins disent la même chose à une période similaire le tout en étant géographiquement éloignés c'est qu'ils sont indépendant et ont une tous eu accès à une tradition antérieure. On peut bien sûr objecter que la tradition reste trop tardive pour être prise au sérieux mais deux points doivent être objecté. Premièrement il faut comprendre que si la tradition sur les auteurs des évangiles apparait clairement au 2ème siècle elle n'est pas de facto inventée au 2ème siècle car les chrétiens n'avaient pas besoin de la revendiquer plus tôt. En effet comme le souligne David Alan Black "Ce n'est que lorsque la tradition de l'Église a été sérieusement remise en question et contestée par les hérétiques et les dissidents que les écrivains chrétiens se sont efforcés de la défendre vigoureusement. C'est pourquoi les informations sur la provenance des Évangiles sont rares jusqu'à ce que Marcion, au milieu du deuxième siècle, décide de rejeter tous les Évangiles à l'exception de sa version expurgée de Luc. [13]". C'est pourquoi nous ne devons pas rejeter la tradition sous prétexte quelle date du 2ème siècle. C. Kavin Rowe a tenu un propos très intéressant sur ce sujet "Si les preuves du deuxième siècle ne sont pas en elles-mêmes valables pour la fin du premier siècle (nous devons toujours nous méfier de l'anachronisme et des arguments tirés du silence), elles méritent néanmoins d'être prises en considération. En effet, lorsqu'elles ne sont pas contredites par des documents antérieurs, les preuves ultérieures peuvent contribuer à façonner notre perception du phénomène en question, peut-être surtout lorsque le poids des preuves est à ce point unilatéral.[14]". Nous prenons donc en compte la tradition mais non pas aveuglément mais en testant sa cohérence, ce que nous allons faire en regardant si elle est cohérente avec l'évangile de Luc et les Actes.



Les parallèles médicaux dans l'évangile de Luc (Verset + commentaire). [15]


Un point intéressant est que cette identification sous-entend que l'auteur de l'évangile est une personne instruite et nous allons nous-y pencher car les écrits lucaniens sont les plus proches d'un langage médical parmi les auteurs du Nouveau Testament, toutefois le langage médical ne prouve pas qu'il est de facto un médecin car des auteurs comme Flavius Josèphe ou Lucien de Samostate ont un langage médical alors qu'ils ne sont pas médecin. Ce qu'un langage médical chez St Luc peut nous apporter c'est un élément qui ne contredirait pas la tradition et irait plutôt dans sont sens.



  • Luc 1:1 Plusieurs ayant entrepris (επεχειρησαν) de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous,

Ici St Luc utilise le mot "επεχειρησαν (entrepris)", ce terme ne se retrouve que dans les écrits lucaniens et d'après Marvin R.Vincent il était courant dans le langage médical et on le retrouve par exemple chez Hippocrates qui commence son traité "de l'ancienne médecine" en utilisant le même terme d'une façon similaire à Luc 1.1 [16] :

Hippocrates de l'ancienne médecine 1. Tous ceux qui, de vive voix ou par écrit, ont essayé (επεχειρησαν) de traiter de la médecine, se créant à eux-mêmes, comme base de leurs raisonnements, l'hypothèse ou du chaud, ou du froid, ou de l'humide, ou du sec, ou de tout autre agent de leur choix, […]

  • Luc 4:23 Jésus leur dit: Sans doute vous m'appliquerez ce proverbe: Médecin, guéris-toi toi-même [...]

Cette parole de Jésus concernant un médecin se retrouve uniquement dans l'évangile de Luc, d'après John Nolland ce type de proverbe parlant d'un médecin malade sous différentes formes et dans différends contextes était courant car nous en avons des traces chez Homère, Euripide, Eschyle , Plutarque, dans les sources rabbinique ou encore chez Hippocrate et Galien [17]. Galien au deuxième siècle ap J.C parle d'un médecin qui aurait dû se soigner lui même avant de soigner les autres :

"J'ai connu un autre médecin, dans notre Asie Mineure, dont les aisselles sentaient mauvais au point qu'aucune personne propre n'acceptait, étant malade, qu'il entrât chez elle. Il aurait dû d'abord se guérir lui-même de cette affection, puis se mettre alors seulement à soigner les autres." [18]

Hippocrate quant à lui dit la chose suivante :

"Si le public voyait au médecin le corps piètre et perdu, comment le croirait-il capable de soigner la santé des autres ? » [19]

  • Luc 4:35 Et Jésus lui commanda avec force : "Tais-toi et sors de lui." Et le démon, l'ayant jeté (ριψαν) par terre au milieu, sortit de lui sans lui avoir fait aucun mal (βλαψαν).

St Luc emploi ici deux termes courant dans le langage médical. Le 1er (ριψαν) était employé pour les convulsions [20] et seul St Luc l'utilise dans ce sens parmi tous les auteurs du Nouveau Testament. Le deuxième (ριψαν) se trouve aussi en Marc 16.18 et est couramment utilisé dans le langage médical. [21]


  • Luc 7:21 En ce même moment il guérit un grand nombre de personnes de maladies, d'infirmités et d'esprits mauvais, et il accorda de voir à beaucoup d'aveugles.

St Luc divise les maladies en deux catégories "νοσων" et "μαστιγων", Arétée de Cappadoce faisait une distinction similaire dans son écrit sur les maladies chroniques et aiguës.


  • Luc 8:27 Lorsque Jésus fut descendu à terre, il vint au-devant de lui un homme de la ville, qui était possédé de plusieurs démons. Depuis longtemps il ne portait point de vêtement, et avait sa demeure non dans une maison, mais dans les sépulcres.

Cet épisode se trouve aussi dans Matthieu et Marc mais ces deux derniers ne contiennent pas des détails que St Luc apporte. St Luc précise qu'ils ne portait pas de vêtements depuis longtemps ce qui est caractéristique chez St Luc qui telle médecin précise la durée de temps ce qu'il fait aussi en 8.43 et 13.11. De plus le fait que la personne ne possède pas de vêtement relève d'un problème de la "manie" qui était un problème connu chez les médecin comme le montre Arétée de Cappadoce qui dit la chose suivante " Car, s'agrippant fortement au corps, la maladie ne se contente pas de le ruiner et dévaster rapidement, mais elle produit aussi fréquemment des désordres des sens, et même rend l'âme folle par l'acrasie du corps. C'est le cas dans la mélancolie et la manie ». [22]


  • Luc 14:2 Et voici, un homme hydropique était devant lui.

Seul St Luc mentionne l'épisode avec cet homme atteint d'hydropique (oedème qui fait gonfler le corps en raison d'un excès de liquide).

  • Luc 22:44 Et, se trouvant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des gouttes de sang, qui tombaient sur la terre.

St Luc est le seul auteur à rapporter cette information typiquement médical qui aujourd'hui pourrait correspondre à l’hématidrose.


  • Actes 20:7 Or, le premier jour de la semaine, comme nous étions assemblés pour la fraction du pain, Paul, qui devait partir le lendemain, discourait avec (les frères), et il prolongea son discours jusqu'à minuit. 8 Il y avait beaucoup de lampes dans la salle haute où nous étions assemblés. 9 Or un jeune homme, nommé Eutyche, qui était assis sur la fenêtre, pris par un sommeil profond tandis que Paul discourait longuement, fut entraîné par le sommeil, tomba du troisième en bas et fut relevé mort.

Dans ces versets St Luc nous rapporte la chute d'Eutyche qui s'est profondément endormis. L'auteur ne se contente pas de raconter l'endormissement d'Eutyche mais il nous donne les raisons de l'endormissement. Premièrement la raison de l'endormissement provient du long discours de l'apôtre Paul qui a duré jusqu'à minuit comme il le souligne au verset 7. Deuxièmement au verset 8 il prend soin de mentionner qu'il y'avait beaucoup de lampes et que la scène se déroule à l'étage, ce qui pourrait expliquer le profond sommeil d'Eutyche. Les lampes à huile dégagent une odeur et apportent à la piece une chaleur et ont pu en plus de la durée du discours de St Paul provoquer un manque d'oxygène qui a poussé Eutyche à tomber dans un sommeil profond [23]. Nous pouvons donc constater que l'évangéliste explique les raisons du sommeil (comme il le fait en Luc 22.45) et qu'en plus il prend soin de distinguer les différends degrés du sommeil, lorsqu'il vient jusqu'à qu'il prenne complètement possession d'Eutyche. De plus St Luc ne parle pas d'un simple sommeil mais d'un sommeil "profond", le fait d'adjoindre une épithètes au mot sommeil n'a rien d'étonnant puisque des auteurs comme Hippocrate n'hésitait pas à faire des distinction entre les sommeils. [24]

D'autres éléments sont eux aussi intéressants, par exemple St Luc est l'auteur du NT qui fait le plus fréquemment la distinction entre la possession et la maladie (6.17-18 ; 8.2 ; 13.32 ; Actes 19.12) qui sont des versets qui ne se retrouvent pas dans les autres synoptiques et en Luc 8.43 il omet volontairement la critique envers les médecins que l'on trouve en Marc 5.26, cette omission peut s'expliquer par le fait que St Luc en tant que médecin n'a pas voulu critiquer ses compères.

Nous pouvons donc conclure que St Luc et le seul à rapporter un proverbe concernant les médecins, il est le seul à parler des gouttes de sang qui coule du visage du Christ, il est celui parmi les auteurs des évangiles qui fait le plus souvent une distinction entre la possession et la maladie, il divise la maladie en deux catégorie comme Arétée de Cappadoce et évite de porter une critique envers les médecin comme en Marc 5.26. Tous ces éléments ne rentrent pas du tout en contradiction avec l'identification du 3ème évangile avec le médecin bien aimé mentionné en Colossiens 4.14 et au contraire s-y conforment plutôt bien.


Les passages en « nous ».


Un autre point concernant l’identité de l’auteur de Luc/Actes provient du livre des Actes. En effet dans le livre des Actes l’auteur s’identifie comme un compagnon de St Paul à plusieurs reprises (Actes 16.10-17 ; 20.5-15 ; 21.1-18 ; 27.1-28.16 [25]) en utilisant la première personne du pluriel (nous). Il y a principalement trois arguments qui sont utilisés par les partisans de l'interprétation du "nous fictif". Premièrement le "nous" serait en lien avec un artefact littéraire typique des voyages en mer où des "nous fictifs" sont insérés. Deuxièmement les passages en "nous" seraient une moyen de donner une autorité à un récit qui n'en a pas et pour finir St Luc contredit les épitres de St Paul sur le plan historique et théologique donc l'auteur n'a pas pu connaitre St Paul. (Les "contradictions" entre St Luc et St Paul seront traitées au point suivant.)




Un "nous" fictif ?

Maintenant nous devons nous demander comment le "nous" des Actes doit-il être comprit ? Techniquement le nous peut être fictif mais il serait faux d'affirmer qu'il doit être fictif car il concerne des récits de voyages en mer. Par exemple Lucien dans son oeuvre "histoire véritable" écrit une histoire imaginaire dans laquelle il raconte un voyage en mer dans lequel il se nomme à la première personne du singulier et du pluriel. Mais en sens inverse nous avons Diodore de Sicile qui raconte qu'il a voyagé pour obtenir des informations fiables en utilisant la première personne du pluriel :

Il n'est donc pas possible d'interpréter les passages en "nous" des Actes uniquement à partir des sources externes. Le meilleurs moyen et de prendre en compte l'intention de l'auteur et la cohérence des passages en "nous" des Actes. Comme je l'ai expliqué dans un post précédant St Luc à une prétention d'historien qu'il exprimer dès son prologue, il ne compte pas raconter une histoire imaginaire mais des faits réels. À contrario Lucien lorsqu'il écrit son histoire imaginaire mentionne dès le début de son oeuvre son intention de raconter une fausse histoire. Il faut donc se demander si les voyages racontés par St Luc dans les passages en "nous" contiennent des informations qui ressemblent à un récit fictif ou à un témoignage oculaire. (Encore une fois ce point a été traité dans un article précédant, pour plus de précision voir ce lien)

  • En Actes 16.11 l’embarcation se fait de Troas à Samothrace puis à Néopolis.

  • En Actes 16.12 la ville Philippes est correctement décrite comme une colonie.

  • En Actes 16.13 est mentionné une rivière dans Philippes ce qui est exact.

  • En Actes 16.14 un lien est fait entre une marchande de pourpre et la ville Thyatire ce qui est cohérent car Thyatire était connue pour ses teinture de pourpres

  • En Actes 20.13-15 tous les ville sont nommé dans le bon ordre du voyage (Troas - Assos - Mytilène - Chio - près de Samos - Milet)

  • En Actes 21.1 ils vont de Milet à Cos, puis à Rhodes et à Patara.

  • En Actes 21.8 ils se rendent à Césarée en une journée en étant partie de Ptolémaïs (48 km les sépares).

  • En Actes 27.3-5 l'embarcation se fait de Sidon en côtoyant l'ile de Chypre à cause des vents est l'arrivé est à Myre

  • En Actes 27.7 le voyage se fait de Mire à Cnide puis au Cap Salmone en Crète à cause des vents

  • En Actes 27.8 le trajet se fait le long de la côte de la Crète de Salmone à Beaux-Ports

  • En Actes 27.16 ils dérivent de la Crète jusqu'à Cauda

  • En Actes 27.16 à 27.40 les péripéties sont mentionné avec des termes précis, le bateau a été ceinturé pour résister aux vagues (27.17), la cargaison est jeté à la mer (27.18), puis les agrès (câbles, vergues, voiles etc) sont jetés (27.19), des sondes sont jetés à la mer pour mesurer la profondeur de la mer dans la craintes d’échouer sur des des récifs (27.28-29) puis les ancres sont jetés et les attaches des gouvernails sont relâchés et les voiles misent au vent pour que le bateau se dirige vers le rivage (27.40)

  • En Actes 27.17 ils craignent d'échouer sur la Syrte à cause de la dérive (Syrte est au nord-ouest de Cauda

  • En Actes 28.12 l'abordage se fait à Syracuse d'où il partir pour aller à Reggio puis à Pouzzoles

  • En Actes 28.14.15 ils partent de Pouzzoles pour aller à Rome et se retrouvent vers Trois Tavernes et Forums d'Appuis


Tous ces éléments se comprennent mieux comme provenant d’un témoin qui a réellement vécu ce qu’il raconte. Toutes les descriptions sont cohérente, un auteur qui aurait inventé un tel récit aurait eu beaucoup de mal à être aussi précis sur les trajets. L'autre argument que l'on retrouve par exemple chez Richard Pervo [26] consiste à dire que l'identification a été inventée à partir de 2 Timothée 4.11 où il est dit que St Luc est seul avec St Paul. Ce qui ferait de St Luc le meilleur candidat pour être accolé au « nous » fictif présent dans les Actes. Cependant on peut se demander pour quelle raison St Luc serait le meilleurs candidat car 2 Timothée 4.11 fait référence à l’emprisonnement de St Paul vers 67 ap J.C alors que le récit des Actes se termine avec l’emprisonnement de St Paul en 60-62 ap J.C, rien n’oblige donc à considérer de facto St Luc comme l’auteur de Luc/Actes sous prétexte qu’il été seul avec St Paul en 67 ap J.C. D’autres candidats auraient pu être choisi comme « Tite, Démas, Crescens, Jesus Justus, Epaphras et Epaphrodite », ou encore Silas ou Timothée qui sont mentionnés comme compagnons de Paul avant les passages en « nous » des Actes. De plus Pervo oublie que si St Luc fait un bon candidat c’est peut être parce qu’il est vraiment l’auteur de Luc/Actes. De manière plus générale on peut aussi se demander pourquoi l'auteur de Luc/Actes, si il écrit un récit fictif dans le but de se donner une autorité ne s’est il pas fait passé directement pour un apôtre de Jésus ? Pourquoi ne s’est il pas mentionné comme présent dès le début des Actes ? Pourquoi n’a t il pas choisit St Pierre au lieu de St Paul comme compagnon de voyage si son récit est fictif ?


Les Actes contredisent les épitres pauliniennes ?

Plusieurs arguments ont été avancés pour dire qu’un compagnon de St Paul ne peut pas être l’auteur des Actes car le livre des Actes contredit les épitres de St Paul d’un point de vu chronologique et théologique. Dans son livre « Jesus Interrupted » Bart Ehrman avance 5 contradictions entre les écrits pauliniens et les Actes qui d'après lui posent problèmes [27], d'autres ont avancés des arguments concernant les différences entre la figure de St Paul dans ses épitres et la figure de St Paul dans les Actes :

  1. En Galates 1.16-20 après sa conversion St Paul ne consulte personne mais part en Arabie pendant trois ans et rencontre ensuite l’apôtre Pierre alors qu’en Actes 9.20-29 St Paul prêche aux juifs après sa conversion puis après plusieurs jours il se rend à Jérusalem.

  2. En Galates 1.21-22 St Paul n’est pas connu des églises de Judée alors que dans Actes 8.1-3 & 9.1-2 St Paul persécute les églises de Judée et Samarie.

  3. En 1 Thessaloniciens 3.1-2 St Paul est à Athene avec Silas qui est renvoyé chez les thessaloniciens alors qu’en Actes 17 et 18 il est seul à Athene et est rejoint par Silas lorsqu’il est à Corinthe.

  4. Dans les Actes St Paul se rend 5 fois à Jérusalem tandis que dans ses épitres nous trouvons que deux voyages à Jérusalem et un troisième est évoqué au futur. De plus les données de l'épitre aux Galates concernant les voyages à Jérusalem ne correspondes pas avec les données chronologiques des Actes

  5. Dans les épitres de St Paul ( 1 Thessaloniciens & 1 Corinthiens) les églises sont composées uniquement de païens alors que dans les Actes elles sont composées de païens et de juifs

  6. En Actes 14.16-17 & 17.22-31 St Paul prêche une théologie naturelle ce qui est contraire à ses épitres, en Actes 17.20 et 22.26

  7. Dans les Actes St Paul à un rapport avec la loi complètement différent, en Actes 21.23-24 il fait un voeux de naziréat, en Actes 16.13 il circoncit Timothée alors qu'en Galates 5.1-12 il s'oppose à la circoncision des païens et en Actes 15 il accepte le décret mais contredit l'idée d'un décrit dans l'épitre aux galates

  8. Dans les Actes la christologie est différente, nous ne retrouvons pas la haute christologie paulinienne du Christ mort et ressuscité que prêche St Paul

  9. Le portrait de St Paul n'est pas le même dans les Actes et les épitres. Dans ses épitres St Paul met l'accent sur le fait qu'il est un apôtre ce que nous ne retrouvons pas dans les Actes, dans ses épitres il se décrit comme un piètre orateur alors que St Luc en fait un grand orateur et un faiseur de miracle et dans ses épitres il est persécuté à cause de sa position sur la loi alors que dans les Actes c'est pour la résurrection du Christ

  10. Dans les Actes nous ne retrouvons pas l'eschatologie qu'il y a dans les épitres pauliniennes



Contres objections :

1. En Galates 1.16 St Paul dit qu’il n’a consulté « ni la chair ni le sang » ce qui dans le contexte du verset 17 signifie qu’il n’a pas cherché a être approuvé par les apôtres et qu’il est partie pour l’Arabie mais cela n’empêche pas qu’il ait pu avoir une activité de prêche avant son départ pour l’Arabie car dans son épitre l’objectif est de mettre en avant qu’il a rencontrer des apôtres seulement après son séjour de 3 ans. En Actes 9 le départ pour l’Arabie peut être placé entre le verset 22 et 23. Au verset 23 il est dit qu’au bout « d’un certain temps/plusieurs jours » les juifs ce sont concertés pour tuer St Paul, l’expression au bout d’un certains temps fait surement référence au 3ans qu’il a passé en Arabie. Par exemple en 1 Rois 2.38-39 lorsqu'il est dit "plusieurs jours" il s'agit de trois ans.


2. Il est faux de dire que St Paul a persécuté les églises de Samarie et de Judée car dans Actes 8.1 c'est l'église de Jérusalem qui est persécuté et les chrétiens s'enfuient dans la Samarie et la Judée.


3. La meilleure solution pour expliquer cette divergence est la suivante: En Actes 17.15 St Paul est conduit de Thessalonique jusqu'à Athènes et ceux qui l'accompagne doivent transmettre à Silas et Timothée l'ordre de le rejoindre, Silas et Timothée ont rejoint St Paul a Athènes raison pour laquelle ils sont au coté de St Paul en 1 Thessaloniciens 3.1-2. Dans le même verset St Paul renvoie Timothée à Thessalonique puis il part pour Corinthe (Actes 18.1) et il est rejoint par Timothée et Silas (Actes 18.5 ; 1 Thessaloniciens 3.6). En fait ce qu'il se passe c'est que St Luc ne mentionne pas l'arrivé de Silas et Timothée à Athènes ni leur départ mais mentionne uniquement le moment où ils arrivent de Thessalonique à Corinthe.


4. St Luc mentionne cinq visites de St Paul à Jérusalem mais ça ne contredit pas les épitres pauliniennes. Il faut juste comprendre que pour ses propres raisons St Paul a décidé de ne pas mentionné deux de ses cinq visites. Dans les reconstructions que font les spécialistes sur la chronologie entre les Actes et les épitres pauliniennes il y'a un point particulier qui peut poser problème, il s'agit de Galates 2.1-10. Certains érudits pensent que Galates 2.1-10 correspond à la deuxième visite de St Paul à Jérusalem mentionné en Actes 11.30 tandis que d'autres pensent que Galates 2.1-10 fait référence au concile de Jérusalem mentionné en Actes 15 [28]. Un des éléments clé de cette controverse réside dans l'interprétation de Galates 2.1 qui dit que St Paul montait de nouveau à Jérusalem 14 ans après. Les érudits qui sont d'avis que Galates 2 est parallèle à Actes 11.30 pensent que les 14 années couvrent le moment de la conversion de St Paul jusqu'à son deuxième voyage à Jérusalem. Ils soutiennent aussi que si il s'agissait du troisième voyage à Jérusalem St Paul n'aurait pas dit "14 ans après" car la troisième visite eu lieu moins de 5ans après la deuxième. Ceux de l'autre avis, à savoir que Galates 2.1-10 fait référence à Actes 15 interprètent le "14 ans après" dans le sens où il est monté à Jérusalem 14 après sa dernière rencontre avec St Pierre et St Jacques (Galates 1.18-20) tout en omettant la visite d'Actes 11.30 qui n'avait pas d'importance. Les deux reconstructions possibles sont donc les suivantes [29] :


5. Le point 5 est surement le plus faible, St Paul écrit principalement pour des païens convertis il n'est donc pas étonnant qu'ils ne mentionnent pas la présence des juifs convertis dans les églises.


6. Les discours en Actes 14.16-17 & 17.22-31 ne sont pas contraire à ce que l'on retrouve dans les épitres de St Paul. En 1 Thessaloniciens 1.9-10 nous retrouvons un discours similaire à celui d'Actes 17, on y retrouve le détournement des idoles pour servir le vrai Dieu, le retour du Christ et la résurrection de Jésus. De plus l'épitre aux Romains elle aussi contient un parallèle avec les deux discours de St Paul dans les Actes car en Romains 1.19-20 il utilise un argument tiré de la théologie naturelle et il ne faut pa oublié qu'en Actes 17.30 St Paul parle de la nécessité de se convertir au Christ ce qui marque une distinction avec la théologie naturelle.


7. Le problème au sujet du décret d'Actes 15 qui contredit Galates 2 peut se résoudre si on part du principe que Galates 2.1-10 ne parle pas du concile d'Actes 15 comme le pense beaucoup d'érudits. Toutefois même si l'on opte pour l'autre hypothèse ne pouvons trouver une solution. Bien qu'en Galates 2.5-10 St Paul dit que "rien ne lui a été imposé" alors qu'en Actes 15 on apprend qu'il y eu un décret imposant 4 règles nous pouvons comprendre que St Paul fait référence à la demande de certains des pharisiens qui voulaient que les non-juifs se soumettent à la loi de Moïse pour être sauvés. En effet cette demande a été rejetée par l'apôtre Pierre (Actes 15.7-9) qui a expliqué que Dieu "n'a fait aucune différence entre nous et eux, ayant purifié leurs coeurs par la foi" ce qui correspond à la déclaration de St Paul en Galates 2.6 "Dieu ne fait point acception des personnes". La parole de St Paul doit donc être comprise dans le sens où rien de ce qui a été demandé par les pharisiens n'a été accepté par les chefs de l'église de Jérusalem. Bien sûr on pourrait reprocher à St Paul de ne pas mentionner pas les restrictions du concile de Jérusalem mais on retrouve des parallèles entre Actes 15.20 dans 1 Corinthiens 8.1-13 ; 10.18-33 et Romains 14 où la morale au sujet des viandes sacrifiés et la même. La circoncision de Timothée ne pose pas non plus de problème. St Paul n'a pas fait circoncire Tite (Galates 2.3) mais contrairement à Tite Timothée n'était pas un païen à 100% car sa mère était juive (Actes 16.1). La figure de St Paul qui pratique la loi n'est encore une fois pas un problème. Jamais dans ses épitres St Paul ne reproche aux juifs de vouloir pratiquer la loi. Ce qu'il reproche aux juifs c'est de dire que la loi sauve et que les païens doivent s'y soumettre. Le voeux de naziréat que fait St Paul ne contredit pas ce que nous apprenons de lui dans ses épitres. Bien qu'on ait pas d'exemple où il fait ce genre de pratique dans ses épitres on peut lire en 1 Corinthiens 9.20 qu'il a été avec les juifs comme un juif afin de gagner les juifs. Comme le dit Georges Montague lorsqu'il commente ce verset "de toute évidence, Paul était déjà un Juif, aussi doit-il signifier ici que lorsqu'il était avec des Juifs, il mangeait comme eux et se lavait probablement même les mains comme les Juifs. Il ne s'est pas vanté d'être libéré de ces choses, ni n'a condamné les Juifs pour avoir conservé leurs coutumes, même la circoncision, tant qu'il était clair qu'aucune de ces choses ne comptait pour le salut, mais n'était qu'un témoignage de leur héritage, et tant qu'ils n'imposaient pas ces choses aux Gentils convertis [30]". Nous devons donc poser la question suivante à ceux qui mettent en opposition le "Paul" des épitres avec le "Paul" des Actes, pouvez nous expliquer quel aurait été le portrait du "Paul" juif de 1 Corinthiens 9.20 si un de ses compagnons en aurait parlé ? Beaucoup de critiques savent opposer le "Paul" des Actes et celui des épitres, beaucoup moins répondent à cette question. Pour finir sur ce point il est important de rappeler que St Paul lui même dans Actes 13.38-39 explique que la loi ne sauve pas "38 Sachez donc, hommes frères, que c'est par lui que le pardon des péchés vous est annoncé, 39 et que quiconque croit est justifié par lui de toutes les choses dont vous ne pouviez être justifiés par la loi de Moïse", la pensée est la même lorsque St pierre répond aux juidaïsant qui veulent imposer la loi aux non juifs en Actes 15.10-11 "10 Pourquoi donc provoquez-vous Dieu maintenant, en imposant aux disciples un joug que ni nos pères ni nous n'avons pu porter ? 11 Mais c'est par la grâce du Seigneur Jésus-Christ que nous croyons être sauvés, de la même manière qu'eux.". Comme dans les épitres de St Paul la loi ne sauve pas et il n'y a aucune contradiction avec les Actes.


8. Sur la christologie nous ne trouvons là non plus pas de contradictions. Le seul reproche valable est que St Luc parle moins ou peu de la christologie que l'on retrouve dans les lettres pauliniennes mais il est faux de dire que St Paul n'en parle dans les Actes. En 13.33-34 St Paul parle de la résurrection du Christ et de son annonce dans l'AT, En Actes 17.3 St Paul prêche la mort et résurrection de Jésus dans une synagogue , en Actes 20.28 St Paul parle de l'église du Christ qu'il s'est acquise par son propre sang, en Actes 26.18 il explique à Agrippa que le Christ l'a envoyé prêcher la "foi dans le Christ pour le péché des païens".


9. St Paul est textuellement appelé "apôtre" en Actes 14.14 "Mais les apôtres Paul et Barnabé, l'ayant appris, déchirèrent leurs vêtements et se précipitèrent vers la foule, criant et disant :". Et le portrait que dresse St Luc de St Paul est similaire à l'apôtre Pierre ce qui montre qu'il le considérait bien comme un apôtre [31] :

Dans ses épitres St Paul se présente lui aussi comme un faiseur de miracle (Romains 15:18-19 ; 2 Corinthiens 4:7 ; 12:9, 12 ; 1 Thessaloniciens 1:5) et il reconnait en 2 Corinthiens 12.12 que son apostolat à été accompagné par des miracles. St Paul ne se présente pas comme un grand orateur mais il peut faire preuve de modestie tandis que St Luc décrit une personne qu'il admire. En outre on peut aussi remarquer comme le souligne Darrell Bock que dans les Actes St Paul "ne réussit pas toujours, en tant qu'orateur, à persuader son auditoire . Quelques exemples suffisent : les Athéniens ne sont pas émus ; Festus pense que Paul est fou ; et Eutyque est endormi. L'hésitation de Paul à propos de ses propres dons reflète par endroits son humilité [32]" De plus Craig Keener a mis en lumière qu'il existe plusieurs procédés rhétoriques dans les épitres pauliniennes à savoir "des procédés tels que le point culminant (acmé ndlr) ou sorites (Rm 5,3-5 ; 8,30 ; 10,14-15), l'anaphore (1 Co 1,12, 26 ; 15,42-44), l'antistrophe (1,27-28 ; 13 : 11), antithèse (Rm 5, 12-21 ; 1 Co 15, 42-49 ; 2 Co 6, 8-10), ironie (1 Co 4, 8 ; 2 Co 11, 8, 19-21 ; 12, 13), catalogues de péristasis (1 Co 4, 11-13 ; 2 Co 4, 8-11 ; 6, 4-10 ; 11, 23-29), et listes de vice et de vertu (Rm 1, 29-31 ; 1 Co 5, 11 ; 6, 9-10 ; Ga 5, 19-23).[33]"


10. L'escathologie nest pas absente chez St Luc, nous en trouvons des traces en Actes 1.6-7 ; 3.18-22 ; 10.42 et 17.31 dans le discours de St Paul. Au final il est naturel de trouver des différence lorsqu'une personne parle d'elle même par rapport à quand quelqu'un d'autre écrit sur cette personne. Comme l'ont noté certains érudits dans les épitres nous retrouvons le St Paul théologien qui répond à des problématiques alors que dans les Actes nous retrouvons le St Paul pasteur qui fonde des églises. Je conclus cette partie en citant le propos très juste de Craig Keener : "Le portrait que Luc fait de Paul est sélectif, mais cette sélectivité n'exclut pas plus qu'il ait été un compagnon de Paul que la mémoire et la présentation sélectives que les étudiants font de leurs professeurs n'excluent qu'ils aient été les élèves de ces professeurs. [34]




Les Parallèles St Luc / St Paul


Si les critiques sont prompts à montrer les divergences entres les Actes et épitres de St Paul ils le sont moins lorsqu'il s'agit de montrer les endroits où St Paul et St Luc se complètent. Colin J. Hemer à fournit une longue liste des correspondences entre les deux [35] :


On pourrait bien évidement objecter comme le font certains critiques que St Luc a inventé toute son histoire sur base des épitres de pauliniennes. Mais ce postulat peut être réfuté grace au travail de Lydia McGrew [36] qui a commentée plusieurs parallèles entre les Actes et les épitres pauliniennes pour démontrer que l'auteur des Actes donne des informations fiables lorsqu'on les comparent avec les épitres de St Paul tout en étant indépendant des épitres pauliniennes, ce que l'on appelle des "coincidences indirectes".

  • Actes 9.3-8 mentionne la conversion de St Paul et son voyage à Damas. Ce voyage n'est pas mentionné de manière direct dans les épitres pauliniennes mais en Galates 1.1.17 St Paul dit qu'il "revint à Damas", ce passage fait référence à ce qui c'est passé après son voyage en Arabie et implique que St Paul à voyagé à Damas avant d'aller en Arabie. Ce point vient confirmer les récits des Actes et il peut probable que St Luc ait inventé son récit à partir d'une aussi petite note provenant de Galates 1.17 tout en omettant le voyage en Arabie a tel point que des savants (cf Ehrman plus haut) pensent qu'il y a une contradiction entre Actes 9 Galates 1.10-20.

  • Actes 9.23-25 parle des persécutions que St Paul subit par les juifs, pour la même période 2 Corinthiens 11.32-33 nous apprend que St Paul était aussi persécuté à la différence qu'ici c'est par le roi Arétas que St Paul est persécuté. Cette différence tend à montrer la non dépendance de St Luc sur 2 Corinthiens car si il se basait uniquement sur l'épitre il n'aurait surement pas omis cette mention [37] mais les deux récits sont d'accord pour dire que ST Paul a été persécuté à Damas.

  • Philippiens 3.4-6 nous apprend que St Paul était de la tribu de Benjamin, cette information peut être déduite indirectement des Actes. Le récit des Actes nous apprend St Paul avait pour nom "Saül", ce nom est devenu populaire avec le roi Saül qui était comme nous l'apprend 1 Samuel 9.1 de la tribu de Benjamin. Le plus probable pour l'origine de l'ancien nom de St Paul est que ses parents lui ont donné en raison de leur appartenance à la tribu de Benjamin ce qui confirmerait la vraisemblance du récit des Actes et du nom que portait St Paul. À noter que seul le livre de Actes mentionne l'ancien nom de St Paul.

  • En 1 Thessaloniciens 2.2 St Paul dit q'u'il a été traité de manière honteuse à Philippes, cette persécution est aussi mentionnée et confirmée en Actes 16. Par contre en 1 Thessaloniciens St Paul mentionne qu'il y a des anciens idolâtres devenus chrétiens dans l'église alors que St Luc mentionne uniquement des juifs dans l'église et en 1 Thessaloniciens 2.9 la parole de St Paul "c'est en travaillant nuit et jour, pour n'être à charge à personne d'entre vous, que nous vous avons prêché l'Évangile de Dieu" peut laisser entendre qu'il a passé un long moment à Thessalonique alors que dans les Actes seulement 3 sabbats sont mentionnés comme indication de temps au début de l'arrivé de St Paul (Actes 17.2) puis aucune indication de temps n'est mentionnée. Si St Luc avait utilisé l'épitre il aurait probablement inséré la mention des idolâtres devenus chrétien et mentionné la période de temps de St Paul à Thessalonique.

  • En Philippiens 2.19-22 St Paul dit à l'église de Philippes qu'ils connaissent déjà Timothée, En Actes 16.1 St Luc mentionne Timothée comme compagnon de voyage de St Paul mais il ne le mentionne présent à Philippes (Actes 16.12) mais nous pouvons voir que Timothée était bien présent à Philippes car en Actes 17.14 St Paul et Timothée ce sont séparé ce qui implique qu'il était très certainement présent avec St Paul à Philippes. Si St Luc reprenait l'épitre pour inventer son récit il aurait probablement mentionné la présence de Timothée à Philippes puisque d'après St Paul il a laissé une bonne impression dans cette ville.

  • 1 Thessaloniciens 2.14-16 dit que les membres de l'église (les païens convertis) ont été persécuté par leurs compatriotes (des païens) et St Paul fait un parallèles virulent envers les juifs qu'il ne fait pas dans ses autres épitres. La persécution par des païens est mentionné mais différemment dans les Actes. Au chapitre 17 St Luc précise que les juifs de Thessalonique ont persécuté St Paul et ont agité les foules de Thessalonique (qui sont probablement des païens car Thessalonique était une vile païenne) qui ont porté l'affaire devant les politarques qui ont classé l'affaire mais les juifs ont continué à persécuté St Paul jusqu'à Bérée ce qui explique indirectement le propos virulent de St Paul dans son épitre et confirme la précision sur la persécution par des païens.

  • En 1 Corinthiens 3.3-7 St Paul explique qu'il a fait l'église de Corinthe est qu'Apollos s'en est ensuite occupé. Nous retrouvons le ministère de St Paul à Corinthe en Actes 18.1-18 et celui d'Apollos à Corinthe en Actes 19.1. En Actes 18.24-27 il est précisé qu'Apollos avait des lettres disant qu'il fallait bien le recevoir lorsqu'il allait en Achaïe, en 2 Corinthiens 3.1 St Paul dit à l'église de Corinthe que quelques un ont eu besoin de lettre de recommandations. Cette mention s'harmonise parfaitement avec le propos de St Luc qui précise qu'Apollos avait des lettre de recommandations lorsqu'il est allé en Achaïe (Corinthe se trouvant en Achaïe).

  • En 1 Corinthiens 4.17 & 16.10 St Paul dit à l'église de Corinthe qu'il leur a envoyé Timothée et qu'il (Timothée) est visiblement sur la route et 1 Corinthiens 16.5-9 nous apprend que St Paul écrit probablement depuis Éphèse et qu'il visitera Corinthe après avoir traversé la Macédoine. En Actes 19.21-22 on apprend que St Paul à pour projet d'aller à Jérusalem en passant par la Macédoine et l'Achaïe et qu'il a envoyé Timothée devant lui en Macédoine. Tous ces éléments se complètent parfaitement, dans les Actes comme dans 1 Corinthiens St Paul a pour projet d'aller à en Achaïe passant par la Macédoine à la différence que St Luc ne mentionne la ville de Corinthe (qui est en Achaïe). Pour Timothée les Actes et 1 Corinthiens ne rapporte pas les mêmes événements, Actes dit que Timothée est envoyé en Macédoine et 1 Corinthiens qu'il est envoyé à Corinthe cependant les deux se complètent car on comprend que Timothée est d'abord passé par la Macédoine avant d'aller à Corinthe. Si St Luc invente à partir de l'épitre pourquoi n'a t-il pas mentionné directement Corinthe comme destination pour Timothée au lieu de la Macédoine ?

  • Romains 15.19 nous apprend que St Paul a voyagé jusqu'en Illyrie, ce voyage qu'il mentionne en Illyrie correspond bien avec Actes 20.1-3 qui nous apprend que St Paul a parcouru toute la contré de la Macédoine (Illyrie se trouvait au nord ouest de la Macédoine). Si St Luc basait son information sur l'épitre aux Romains il aurait surement préciser le voyage en Illyrie.

  • En Actes 18.1-2 apparait à Corinthe deux personnes juives (Aquilas et sa femme Priscille) qui ont quitté Rome à cause de l'édit de Claude ordonnant aux juifs de partir. Nous les retrouvons en Actes 18.18-26 lorsqu'ils partent avec St Paul à Éphèse puis ne n'avons plus aucune mention d'eux dans les Actes. St Paul les mentionne à trois reprises mais seulement deux de ses mentions vont nous intéresser, Romains 16.3 et 1 Corinthiens 16.19. Ces deux versets sont des salutations, en Corinthiens St Paul dit à l'église de Corinthe "les Églises d'Asie vous saluent. Aquilas et Priscille, avec l'Église qui est dans leur maison, vous saluent beaucoup dans le Seigneur" ce qui implique qu'ici St Paul est avec Aquilas et Priscille lorsqu'il écrit à l'église de Corinthe et comme on la vu plus haut St Paul est à Éphèse lorsqu'il écrit l'épitre aux Corinthiens. Cette indication confirme Actes 18.18-26 où Aquilas et Priscille sont à Éphèse avec St Paul et confirme aussi que l'église de Corinthe connait Aquilas et sa femme car en Actes 18.1-2 Aquilas est à Corinthe avec sa femme. L'autre passage en Romains dit la chose suivante "Saluez Priscille et Aquilas, mes compagnons d'oeuvre en Jésus Christ" ce qui implique que Priscille et Aquilas sont à Rome avec l'église de Rome à qui St Paul adresse sa lettre. Nous savons que l'épitre aux Romains a été écrite après l'épitre aux Corinthiens car en 1 Corinthiens 16.1 St Paul parle d'une collecte pour les saints toujours en cours et en Romain 15.26 la collecte est terminé. Nous comprenons donc qu'Aquilas et Priscille sont retourné à Rome après le voyage à Éphèse. Cet événement n'est pas mentionné dans les Actes mais les Actes peuvent nous éclairer sur la raison du retour à Rome. En Actes 18.2 nous avons vu que l'édit de Claude à poussé Aquilas et sa femme en dehors de Rome, Claude a été actif entre 41 et 54 ap J.C, en Actes 18.12 nous apprenons que Gallion est proconsul de l'Achaïe et une inscription découverte au siècle dernier nous apprend que Gallion a été proconsul de l'Achaïe entre 51 et 52 ap J.C ce qui nous permet de placer les événements d'Actes 18.12 vers 51 ap J.C. Nous savons qu'ensuite St Paul à fait plusieurs voyage et qu'il a passé au moins 3 ans à Éphèse (Actes 20.31 qui fait référence à Actes 19.1) et nous avons vu plus haut qu'Actes 20.1-3 est certainement en lien avec Romains 15.19 donc l'épitre au Romain a été écrite après les trois ans à Éphèse. Pour ces raisons (du moins en partie) l'épitre aux Romains est datée vers 57 ap J.C ce qui nous donne le terminus ad quem pour la présence d'Aquilas et Priscille à Rome. C'est ici qu'intervient le parallèle indirecte avec les Actes. Comme on la vu le livre des Actes nous apprend qu'Aquilas est sa femme venaient de Rome est avait du partir de Rome à cause de Claude et la présence de Gallion permet d'affiner ce moment vers 51 ap J.C et lorsque St Paul écrit à Rome en 57 ap J.C Claude est mort depuis environ 3ans ce qui explique pourquoi Aquilas et sa femme sont à Rome, Claude étant mort l'édit n'est plus d'actualité et ils ont pu retourner chez eux Rome après l'an 54. On peut noter que l'épitre aux Romains ne nous dit absolument rien sur Aquilas et sa femme si ce n'est qu'ils sont à Rome et les indications des Actes concordes parfaitement.


Au finale on se rend compte que les Actes et les épitres pauliniennes se complètent tout en étant différends. Les Actes mentionne des éléments non mentionnés dans les épitres et les épitres mentionnent des éléments. Parmi les éléments non mentionnés dans les Actes on se rend compte qu'ils auraient vraisemblablement dû et être mentionné si St Luc inventait tout un récit à partir des épitres, Keener à très bien résumé la situation "aucun roman de l'antiquité que nous connaissons ne révèle des correspondances aussi détaillées avec des informations extérieures et accessoires. De plus, aucun auteur de l'antiquité n'aurait travaillé aussi dur pour extraire de telles informations de documents occasionnels, pour ensuite omettre de les citer.[38]". De plus comme je l'ai déjà dit dans cet article St Luc fournit des descriptions pour les itinéraires d'une remarquable précision et beaucoup de lieux qu'il mentionne ne sont pas dans les épitres comme "Séleucie, Salamine, Paphos, Perge, Antioche de Pisidie, Derbe, Attalie, Samothrace, Néapolis, Assos, Mytilène, Chio, Samos, Cos, Rhodes, Patara, Antipatris, Myre, Cnide, Salmoné, Beaux-Ports, Lasaia, Phénix, Cauda, Reggio, Pouzzoles, Forum d'Appuis, Trois-Tavernes" et tous ces lieux qu'il mentionne dans les Actes sont cohérent d'un point de géographique. Il ne s'agit pas ici de villes d'une même région mais de divers endroits dont certains sont éloignés part plus de 2000km. Si St Luc invente tout il aurait donc reprit les épitres pauliniennes pour créer un récit fictif le tout en apportant des éléments complémentaires non mentionnés dans les épitres, aurait négligé certains éléments des épitres qui aurait éclairé son récit, a du trouver les bonnes villes et les placer dans ses voyages de manière cohérente pour un récit fictif, donner une cohérence culturelle aux lieux qu'il mentionne et mentionner correctement les titres des fonctionnaires (politarque etc). Le plus simple est de conclure que l'auteur connaissait l'apôtre Paul et qu'il a voyagé avec lui ce qui explique les parallèles indirects, les différences et les précisions que l'on trouve dans tous les récits de voyages.









  1. Sur le troisième évangile Daniel Marguerat déclare que l’inscription « selon Luc » a été ajouté après 150 lorsqu’il était nécéssaire de différencier les évangiles. L’historien de Dieu Luc et les Actes des apôtres, pp15-16 / Malheureusement Marguerat n’explique pas pourquoi l’inscription « selon Luc » n’aurait pas plus de sens comme étant original car comme le souligne Richard Bauckham « il est inconcevable qu’un ouvrage dont le destinataire est nommé (Théophile) ait pu être anonyme, Jesus and The Eyewitnesses, p301

  2. Simon Gathercole, The titles of the Gospels in the earliest New Testament manuscripts

  3. Brant Pitre,The case for Jesus, pp19-21 / Dans le même ordre d’idée Craig A. Evans déclare qu’ « Il n'existe pas de copies anonymes des Évangiles et il n'existe pas de copies des Évangiles canoniques sous des noms différents. À moins que des preuves du contraire ne fassent surface, nous devrions cesser de parler d'évangiles anonymes et de superscriptions et souscriptions tardives et non historiques. », Jesus and the Manuscripts, chap1

  4. Bart D. Ehrman, Misquoting Jesus: The Story Behind Who Changed the Bible and Why, p130

  5. Brant Pitre,The case for Jesus

  6. Simon Gathercole, The Alleged Anonymity of The Canonical Gospels, p12

  7. Irénée de Lyon, contre les hérésies III, 1.1

  8. David Alan Black, Why four Gospels ?, chap2

  9. http://pascal.dupuy.chez-alice.fr/Lexique/muratori.htm

  10. Stomates 5.12.83

  11. Irénée de Lyon, Contre les Hérésies, 3.11.9

  12. Clément d'Alexandrie, Stromates, 3.13.93

  13. David Alan Black, Why Four Gospels ? chap 2

  14. C. Kavin Rowe, History, Hermeneutics and the Unity of Luke–Acts, p138

  15. Pour les parallèles j'ai principalement reprit Sylvie Chabert D'Hyères, Saint Luc évangéliste et historien pp128-132 qui elle même a reprit les travaux W.K Hobart, The medical language of St. Luke

  16. Marvin R.Vincent, The Synoptic Gospels. Acts of the Apostles. Epistles of Peter, James and Jude, p251

  17. John Nolland, Novum testamentum, Vol. XXI fasc.3, Classical and rabbinic parallels to physician, heal yourself

  18. Traduction reprise dans Galien de Pergame, Souvenir d'un médecin traduit par Paul Moraux, p118 ; Voir aussi Sylvie Chabert D'Hyères, Saint Luc évangéliste et historien p128

  19. Hippocrate, Du médecin, I

  20. Sylvie Chabert D'Hyères, Saint Luc évangéliste et historien pp130-131

  21. Ibid

  22. https://www.persee.fr/doc/keryl_1275-6229_2004_act_15_1_1091

  23. Richard N.Longenecker, Bible commentary the new international version volume 9, pp239-240

  24. Hippocrate, Coaques II, XXIV 2

  25. Une variante contenu dans la version occidentale des Actes place le premier "nous" en Actes 11.28 et lit le verset comme suit "et comme nous étions regroupés de manière serrée l'un d'entre eux nommé Agabos disait, révélant par l'Esprit" voir http://oncial.d.free.fr/cb/ac/ac.php?chapter=11&lang=a

  26. Richard Pervo, Acts: A Commentary, pp6-7 ; À noter que des érudits qui sont en faveur de la vision traditionnelle sur l'auteur de Luc/Actes pensent aussi que St Luc est le seul candidat possible, avis que je ne partage pas.

  27. Bart Ehrman, Jesus Interrupted, pp53-58

  28. Pour une défense de Galates 2.1-10 comme une référence à Actes 11.30 voir Harold W. Hoehner dans le Grand Dictionnaire de la Bible, pp322-325 ; pour une défense de l'autre avis voir Craig Keener, Galatians New Cambridge Bible Commentary, pp4-7

  29. Les dates varient en fonction des érudits, ici je donne une estimation en reprenant les différents avis donnés dans Rainer Riesner, Paul and Christian Origins, p24

  30. Voir le commentaire sur 1 Co 9.20 dans First Corinthians Catholic Commentary

  31. Craig Keener, Acts An Exegetical Commentary volume 1, p562

  32. Darrell Bock, A Theology of Luke and Acts, p34

  33. Craig Keener, Acts An Exegetical Commentary volume 1, p252

  34. Craig Keener, Acts An Exegetical Commentary volume 1, p255

  35. Colin J. Hemer, The Book of Acts in the Setting of Hellenistic History, pp181-189 ; Certains des exemples peuvent avoir différentes interprétations, ici je ne prend pas position

  36. Lydia McGrew, Hidden In Plain View, chap 5 & 6

  37. Il serait faux de dire que les deux textes se contredisent, les juifs et Arétas ont pu participer à la persécution

  38. Craig Keener, Acts An Exegetical Commentary volume 1, p240





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